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Relation / Pouvoir


Nous ne sommes pas isolés. Lorsque nous nous mettons en action la question de la relation est fondamentale. Avec qui ? Quelle relation ? Si nous sommes en relation avec l'autre comment l'autre l'est-il avec nous ?

Novembre 2011. Lecture de ESSE, numéro 73 (Commerce | Intercourse). Réflexion sur le dérapage "commercial" de l'esthétique relationnelle, principalement en art visuel. Ce principe esthétique fait se rencontrer artiste et spectateur/participant. L'oeuvre devient le compte-rendu de cette rencontre, souvent en trace archivistique (vidéo et photo de la rencontre). Nicolas Bourdieu, en décrivant cette esthétique qu'il a remarquée dans les années 1990 autour de lui, s'est penché sur la relation et seulement la relation en tant que moyen ou médium, mais pas en tant que rapport de force entre deux individus. Dit grossièrement, il observe des relations, mais n'en fait pas une critique sociale.

N'est-ce pas là infirmer que comédiens et spectateurs, auteurs et lecteurs ne cultivent aucun rapport de pouvoir déséquilibré qui influe fondamentalement sur la réception de l'oeuvre ?

Ce manquement est encore plus grave lorsqu'un artiste se présente à autrui sans personnage, sans decorum et qu'il bâtie sa relation sur un rapport de confiance.

Pour paraphraser Luc Bonnenfant, professeur au département d'étude littéraire de l'UQAM, le spectateur, en achetant son billet, a deux choix: être citoyen ou consommateur. Est-ce qu'il recherche l'expérience collective d'une production culturelle ou les services d'un professionnel en divertissement.

Pour le performeur, il est parfois bien plus simple de marginalisé ou contrôler l'expérience communautaire. Le conteur capitaine du récit, préfère souvent qu'on le laisse tracer la route de son fil rouge pour que l'intrigue advienne comme il l'entend, comme il l'a prévu. Et pourtant, la doxa du conteur est la communauté. Même chose en théâtre. Bien que tous cultivent le grand fantasme de la symbiose avec le public, qui est réellement prêt à permettre au public de prendre les rennes de l'expérience collective.

Qui travaille réellement sur la déconstruction du pouvoir qu'a celui qui se hisse pour se faire entendre sur celui qui s’assoit pour se laisser porter ? Et si nous ne questionnons pas ce rapport de force, quelle relation cultivons-nous réellement ?

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